Loi de programmation pluriannuelle de la recherche, une loi contre l’université.

Loi de programmation pluriannuelle de la recherche, une loi contre l’université.

 

Malgré la forte opposition d’une très large majorité de la communauté universitaire, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) a été adoptée dans sa version finale le mardi 17 novembre dernier. Et ce en plein confinement, à la suite d’une « procédure accélérée » réduisant considérablement le temps de discussions parlementaires. 

Communistes, nous dénonçons ce nouveau passage en force du gouvernement, signe du mépris de la Ministre de l’ Enseignement supérieur et de la Recherche à l’égard des larges mobilisations qui se tiennent depuis le début de l’année. Signe également que le gouvernement entend allègrement profiter du contexte de crise sanitaire pour faire passer en catimini un certain nombre de mesures rétrogrades. 

Sur ce point, la LPPR s’avère particulièrement dangereuse pour le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle constitue ni plus ni moins qu’un énième projet libéral de destruction de celui-ci, dans la continuité des réformes engagées ces dernières années (loi dite d’autonomie des universités de 2007). En renforçant notamment la place du privé dans le financement de la recherche, en précarisant les chercheur·ses (création d’un « CDI de mission »), en multipliant les alternatives au recrutement au statut des enseignant·es-chercheur·ses, c’est l’ensemble des acteurs de la recherche publique et de la communauté universitaire qui se verront une nouvelle fois fragilisé·es. 

A Brest, plusieurs de nos laboratoires de recherche et de nos chercheur·ses sont ainsi menacé·es par une diminution significative de la part des moyens de fonctionnement pérennes dont elles/ils disposent pour fonctionner et exercer leurs activités de recherche en toute indépendance. 

Précariser nos chercheur·ses et enseignant·es-chercheur·ses c’est porter une atteinte grave à la qualité des formations universitaires, à la qualité et à la reconnaissance des diplômes, à la qualité de la recherche publique française. A l’inverse, communistes, nous proposons des investissements massifs dans l’enseignement supérieur et la recherche pour assurer des formations de qualité sur tout le territoire, pour désengorger les filières, pour recruter, former et rémunérer à leur juste valeur nos chercheur·ses, pour développer une recherche publique, indépendante, pérenne, accessible à tou·tes. 

Sur un autre plan, à l’instar du projet de loi « sécurité globale », l’ajout d’un amendement de dernière minute à la LPPR illustre les inquiétantes dérives sécuritaires du gouvernement. Désormais, « Le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement scolaire sans y être habilité […] ou y avoir été autorisé par les autorités compétentes, dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement, est puni d’un an d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende » ; « Lorsque le délit […] est commis en réunion, les peines sont portées à trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. » En constituant un nouveau « délit de blocage », LREM entend museler toute contestation possible des étudiant·es à l’avenir. Cette mesure est une atteinte grave à la démocratie, au droit fondamental de manifester et aux libertés universitaires. 

A l’appel de l’Alternative UBO, un rassemblement a eu lieu ce jeudi 26 novembre à 14 h 00 sur le parvis de la faculté Victor Segalen (20 rue Duquesne 29200 BREST) pour dénoncer cette loi. 

La Commission Jeunes de la section du Pays de Brest du Parti Communiste Français était présente pour soutenir cet appel, aux côtés des syndicats et des organisations de la communauté universitaire, pour demander l’abrogation de la LPPR.

Section du Pays de Brest du Parti Communiste Français – Commission Jeunes.

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